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Alors que les pays africains continuent de faire face à divers défis sanitaires, allant des maladies infectieuses aux maladies non transmissibles, le rôle d’une gestion efficace des ressources dans le domaine des soins de santé ne peut être surestimé. Alors que la 15e réunion du Réseau des commissions parlementaires africaines sur la santé (NEAPACOH) doit avoir lieu au Lesotho les 28 et 29 février 2024, le rôle des parlementaires dans l’augmentation des ressources nationales de santé et dans la garantie de leur utilisation efficace ne peut être surestimé.
Les cibles de l’objectif de développement durable 3 des Nations Unies (ODD 3) – Bonne santé et bien-être appellent les pays à parvenir à des soins de santé accessibles et abordables pour leurs citoyens d’ici 2030. En 2019, lors de la réunion des dirigeants africains à Addis-Abeba, les dirigeants africains se sont engagés à atteindre un financement durable de la santé sur le continent en augmentant les ressources dans le secteur de la santé, en améliorant l’impact des dépenses et en réalisant une couverture sanitaire universelle dans les 55 pays d’Afrique.
Bien que des progrès aient été réalisés dans l’augmentation des dépenses publiques consacrées à la santé, la majorité des pays africains n’ont pas réussi à allouer le minimum de 15 % de leur budget au secteur de la santé, comme le prévoyait la déclaration d’Abuja de 2001. Le secteur de la santé a également souffert d’inefficacités dues à la corruption, à la lenteur du décaissement des fonds et à la prestation de services de qualité inférieure, entre autres. Par exemple, selon le Fonds monétaire international (FMI), l’inefficacité des dépenses de santé dans de nombreux pays africains coûte environ 10 ans de vie, soit en moyenne 1 % du PIB par an.
L’analyse de l’Institut africain pour les politiques de développement (AFIDEP) montre que la majeure partie du financement des soins de santé par les gouvernements africains reste inférieur à 50 % des dépenses totales de santé dans de nombreux pays d’Afrique. Par exemple, en Ouganda, le financement public ne représente que 17 % des dépenses totales de santé, alors qu’au Zimbabwe, il est de 22 %, au Malawi de 36 % et au Burundi de 37 %. L’Eswatini et le Lesotho font partie des rares pays qui allouent la proportion la plus élevée du continent, soit respectivement 53 % et 52 %. Les dépenses individuelles et le financement des donateurs comblent la lacune laissée par le faible investissement public dans la santé.
Le rôle des parlementaires
Le faible investissement du secteur public dans le secteur de la santé, associé aux inefficacités répandues, appelle les parlementaires africains à faire davantage. La réunion du NEAPACOH constitue une plateforme inestimable permettant aux législateurs de réfléchir à leur mandat consistant à soutenir la prestation de soins de santé à leurs électeurs, à tirer les leçons des interventions réussies, à partager les meilleures pratiques et à coordonner les stratégies régionales pour relever les défis de santé communs.
Les législateurs jouent un rôle clé dans les processus d’élaboration du budget. Ils examinent les niveaux de financement proposés et veillent à leur alignement sur les priorités nationales. Sur la base de leur mandat légal, les parlementaires doivent plaider en faveur d’une priorisation des services de santé et d’une augmentation du financement national de la santé. Les commissions de la santé devront interroger en profondeur les propositions budgétaires de la santé pour s’assurer qu’elles répondent efficacement aux besoins du secteur de la santé. En défendant une législation et des mesures budgétaires qui allouent une plus grande part des budgets nationaux à la santé, les parlementaires peuvent remédier aux déficiences systémiques et améliorer les résultats globaux des soins de santé.
En tant que représentants des citoyens, les parlementaires doivent également veiller à une utilisation efficace des ressources disponibles. Des mécanismes de contrôle, tels que des audits rigoureux et des mesures de responsabilisation, doivent être établis et appliqués pour prévenir le détournement des fonds et promouvoir la transparence. En travaillant avec et en soutenant d’autres organismes de contrôle indépendants des fonds publics, y compris le système de justice pénale, les parlementaires devraient veiller à ce que les personnes reconnues coupables d’une utilisation inefficace des ressources publiques dans le secteur de la santé, par exemple par détournement de fonds, soient traduites en justice. Cela dissuadera non seulement l’utilisation abusive des ressources de santé publique, mais garantira également aux citoyens d’en avoir pour leur argent grâce à de meilleurs résultats en matière de santé. En outre, les parlementaires peuvent collaborer avec les parties prenantes concernées, notamment les professionnels de la santé et les organisations de la société civile, pour identifier les domaines à améliorer et mettre en œuvre des pratiques fondées sur des données probantes qui maximisent l’impact des investissements dans la santé.
Enfin, les parlementaires africains disposent d’une plateforme unique pour défendre les politiques de santé qui s’attaquent aux causes profondes des maladies et encourage les mesures préventives. En donnant la priorité à des initiatives telles que les campagnes de vaccination, la sensibilisation en matière de santé publique et les programmes d’assainissement, les parlementaires peuvent atténuer le fardeau des maladies évitables et réduire la pression sur les systèmes de santé à long terme. En outre, il est essentiel de favoriser la coopération régionale et l’échange de connaissances entre les parlementaires africains pour faire progresser les efforts collectifs visant à renforcer les systèmes de santé.
Alors que les parlementaires africains se préparent à se réunir au Lesotho pour la 15e réunion du NEAPACOH, ils doivent saisir cette occasion pour réaffirmer leur engagement à améliorer la gestion des ressources de santé dans leurs pays respectifs. En plaidant pour un financement accru du secteur de la santé, en garantissant la responsabilité et en encourageant des mesures préventives, les parlementaires peuvent jouer un rôle transformateur dans la favorisation de soins de santé équitables et durables pour tous les Africains. Le moment est venu d’agir, et les enjeux ne pourraient pas être plus élevés.
La réunion annuelle du NEAPACOH est convoquée par le Bureau régional des Partenaires en population et développement – Afrique (PPD-ARO), en partenariat avec diverses parties prenantes, dont l’Institut africain pour les politiques de développement (AFIDEP).
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