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A l’approche de la commémoration de la Journée mondiale de la contraception, l’Institut africain pour les politiques de développement (AFIDEP), par l’intermédiaire du Dr Violet Murunga, a appuyé le gouvernement du Kenya à élaborer la fiche d’information qui a exposé la situation concernant l’utilisation de la contraception moderne dans le programme de planification familiale.
Selon la fiche d’information, en 2022, 57 % des femmes mariées au Kenya utilisaient des contraceptifs modernes, contre 32 % en 2003. Malgré ces progrès, des besoins non satisfaits persistent, 14 % des femmes kenyanes qui souhaitent retarder ou éviter une grossesse n’ayant toujours pas accès à la contraception.
Alors que le gouvernement kenyan s’est fixé un objectif ambitieux d’augmenter l’utilisation de contraceptifs modernes à 66 % d’ici 2030, conformément à l’Objectif de développement durable (ODD) 3.7, atteindre cet objectif nécessite de surmonter plusieurs obstacles. Le principal problème est la dépendance continue à l’égard des partenaires de développement internationaux pour le financement des programmes de planification familiale, malgré les appels stratégiques en faveur d’une augmentation des investissements nationaux.
Il est à noter que la planification familiale n’est pas seulement une question de santé, mais un moteur essentiel du développement social et économique. « Veiller à ce que chaque femme qui a besoin de contraceptifs puisse y avoir accès est essentiel pour réduire les grossesses non désirées, améliorer le bien-être familial et contribuer à la croissance économique plus large du Kenya. Nous avons besoin d’un financement national durable pour garantir que ces programmes restent accessibles. »
Le Plan national de mise en œuvre chiffrée de la planification familiale pour 2020 a estimé que 7,9 milliards de KES étaient nécessaires pour répondre aux besoins de planification familiale, mais il manque encore 2,4 milliards de KES. Ce déficit empêche de nombreuses femmes, en particulier celles des zones reculées, d’accéder aux services essentiels de santé reproductive. Dans le comté de Kajiado, par exemple, 11,6 % des femmes déclarent mettre plus de deux heures pour atteindre l’établissement de santé le plus proche.
Malgré ces défis financiers, le Kenya continue de mener des approches innovantes en matière d’accès aux contraceptifs. Le pays a adopté des contraceptifs auto-administrés comme le DMPA-SC, permettant aux femmes de gérer leur santé reproductive avec une plus grande autonomie. En outre, avec plus de 88 000 promoteurs de santé communautaire (CHP) déployés dans tout le pays, le Kenya étend les services de soins de santé primaires au niveau local, rendant l’accès aux contraceptifs plus équitable, en particulier dans les communautés difficiles d’accès.