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La commémoration de la Journée internationale des soins de santé universels, le 12 décembre 2023, a lieu dans le contexte de la récente promulgation de nouvelles lois sur les soins de santé universels (CSU) et de l’invitation du Ministère de la Santé à recueillir l’opinion du public sur l’élaboration de réglementations visant à guider la mise en œuvre de la lois. Une décision qui souligne l’engagement à garantir la santé pour tous et à relever les défis de longue date auxquels sont confrontés les citoyens en matière de santé.
L’importance des soins de santé universels ne peut être surestimée. Pendant trop longtemps, l’accès à des soins de santé de qualité a été un privilège plutôt qu’un droit pour de nombreux Kenyans. Les disparités économiques, les contraintes géographiques et les inefficacités systémiques ont perpétué une situation dans laquelle une partie importante de la population a eu du mal à obtenir des services de soins de santé primaires. Par conséquent, des réformes visant à réduire les disparités et à provoquer un changement de paradigme vers un système de santé plus inclusif et plus équitable se font attendre depuis longtemps.
L’accent mis sur les soins de santé primaires souligne l’importance des services préventifs et communautaires. Cette approche s’aligne sur les meilleures pratiques mondiales et reconnaît qu’un système de santé solide commence au niveau local. En investissant dans des mesures préventives, l’éducation sanitaire et l’engagement communautaire, le pays aurait la garantie d’avoir une population en meilleure santé et plus résiliente.
Les obstacles financiers ont posé des défis importants à l’accessibilité des soins de santé. La loi sur l’assurance maladie sociale offre une solution potentielle pour améliorer les ressources en matière de soins de santé, à condition qu’elle soit mise en œuvre efficacement. Selon l’analyse de l’Institut africain pour les politiques de développement (AFIDEP), le prélèvement proposé de 2,75 % sur les salaires bruts pourrait générer 44,4 milliards de Ksh du secteur privé et 20,5 milliards de Ksh du secteur public. Cela entraînerait une augmentation totale de 65 milliards de Ksh des revenus du Fonds d’assurance maladie sociale (SHIF), dépassant les 60 milliards de Ksh actuels provenant de toutes les sources de financement. Si les autres contributions restent constantes, le prélèvement suggéré pourrait potentiellement doubler les fonds disponibles pour la CAPS, améliorant ainsi considérablement sa capacité financière. L’intégration progressive du secteur informel et l’efficacité dans la gestion et l’utilisation des ressources de la CAPS ont le potentiel de transformer le paysage du financement de la santé ainsi que les résultats en matière de santé.
Étant donné que les soins de santé sont une fonction décentralisée, la loi nationale sur le Fonds d’amélioration des installations offre aux comtés la possibilité de rationaliser les fonds d’amélioration des installations (FIF). Alors que les comtés s’apprêtent à élaborer des réglementations FIF, on s’attend à ce que les réglementations spécifiques aux comtés résolvent pleinement les goulots d’étranglement qui ont constamment entravé la pleine réalisation des objectifs de la loi sur le financement de l’amélioration des installations initialement élaborée par les comtés. Cette législation jouera un rôle important en garantissant que les ressources générées dans les établissements de santé sont préservées et ne sont pas détournées vers d’autres secteurs.
Les dispositions relatives à la protection contre les risques financiers, notamment des mécanismes tels que l’assurance maladie et les subventions, peuvent grandement contribuer à alléger le fardeau des individus et des familles. Cela garantit non seulement que les services de santé sont abordables, mais atténue également les dépenses de santé catastrophiques qui plongent les familles dans la pauvreté depuis des années.
Cependant, la mise en œuvre réussie des lois sur la CSU nécessite un engagement durable, des partenariats collaboratifs et une gouvernance efficace. Un financement adéquat, la transparence dans l’allocation des ressources et la participation des communautés locales et des acteurs non étatiques seront essentiels au succès de cette ambitieuse réforme des soins de santé. En outre, des mécanismes continus de suivi et d’évaluation devraient être mis en place pour garantir que les avantages escomptés des soins de santé universels se concrétisent et se maintiennent au fil du temps.
Alors que le pays se joint au reste du monde pour célébrer la Journée internationale des soins de santé universels, que ce soit un moment de réflexion sur les progrès réalisés et un engagement renouvelé pour le chemin à parcourir. Les lois sur la CSU ne sont pas de simples statuts juridiques ; ils représentent un engagement à transformer le paysage des soins de santé, en favorisant une nation où la santé est un droit universel et non un privilège. En adoptant l’esprit des soins de santé universels, le pays investit non seulement dans le bien-être physique de ses citoyens, mais jette également les bases d’un avenir plus résilient et plus prospère pour tous.
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