Blogs
Le 20 août marque la Journée mondiale du moustique, une journée dédiée à la sensibilisation aux dangers liés aux moustiques et aux maladies qu’ils transmettent. Les moustiques sont vecteurs de plusieurs maladies, notamment : Paludisme, filariose lymphatique, dengue, leishmaniose, chikungunya et schistosomiase. Cette année, nous mettons en avant notre travail à l’Institut africain pour les politiques de développement (AFIDEP) en partenariat avec le Malawi Liverpool Wellcome Trust (MLW) et la Liverpool School of Tropical Medicine (LSTM), qui vise à générer des données probantes pour éclairer les décisions politiques visant à intégrer la lutte anti- vectorielle dans les périmètres d’irrigation. De par leur nature, les périmètres d’irrigation abritent souvent de nombreux vecteurs, notamment des moustiques et des escargots, et peuvent donc augmenter considérablement la prévalence et le fardeau des maladies à transmission vectorielle.
Le paludisme est l’une des maladies à transmission vectorielle les plus mortelles, touchant des millions de personnes dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 229 millions de cas de paludisme sont survenus en 2019, entraînant environ 409 000 décès. Le Malawi est l’un des pays les plus touchés par le paludisme, avec une prévalence et un taux de mortalité élevés ; en 2021, il représentait 1,7 % des cas mondiaux. En 2021, le fardeau du paludisme au Malawi est estimé à 4 359 158 cas enregistrés et à 7 392 décès environ.
Le rôle des moustiques dans la transmission du paludisme
L’un des principaux responsables de la propagation du paludisme est la femelle moustique anophèle. Ces moustiques prospèrent dans les zones d’eau stagnante, faisant des sites de reproduction tels que les marécages, les étangs et les systèmes d’irrigation des terrains fertiles pour leur reproduction. Lorsqu’un moustique infecté pique une personne, il transmet le parasite du paludisme dans la circulation sanguine, entraînant la maladie.
Le système d’irrigation de la vallée de la Shire et le paludisme
Le projet d’irrigation de Shire Valley est un projet d’irrigation notable au Malawi qui vise à accroître la productivité agricole et à améliorer la sécurité alimentaire. Bien que le projet présente de nombreux avantages, notamment une augmentation du rendement des cultures et une croissance économique, il présente également des défis en termes de reproduction des moustiques et d’autres vecteurs.
La construction de canaux d’irrigation et de barrages crée des réservoirs d’eau stagnante, offrant ainsi un terrain fertile pour les moustiques. En conséquence, l’afflux de moustiques à proximité du périmètre d’irrigation augmente le risque de transmission du paludisme aux communautés locales.
Lutte contre le paludisme dans le système d’irrigation de la vallée de la Shire
Les efforts de lutte contre le paludisme dans le système d’irrigation de la vallée de la Shire doivent être une priorité pour garantir le bien-être de la population locale. Voici quelques stratégies qui peuvent être mises en œuvre :
- Gestion intégrée des vecteurs (IVM): La GIV comporte une approche multidimensionnelle de la lutte contre les moustiques, comprenant l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent, la gestion des sources larvaires et des modifications environnementales pour réduire les sites de reproduction des moustiques.
- Éducation et sensibilisation communautaires : Sensibiliser les communautés à l’importance des mesures de protection individuelle, telles que l’utilisation de moustiquaires et le port d’un anti-moustique, peut réduire considérablement les piqûres de moustiques et le risque de contracter le paludisme.
- Suivi et surveillance réguliers: La mise en œuvre d’un système robuste de suivi et de surveillance est cruciale pour identifier les points chauds du paludisme et traiter rapidement les épidémies. Cela devrait impliquer les agents de santé et les autorités locales pour garantir une détection précoce et une réponse efficace.
- Modifications environnementales : Prendre des mesures pour modifier l’environnement du périmètre d’irrigation peut contribuer à réduire les sites de reproduction des moustiques. Cela peut comprendre le défrichement de la végétation, la mise en place de systèmes de drainage appropriés et l’introduction de méthodes de contrôle biologique, telles que l’introduction de poissons mangeurs de larves de moustiques.
Conclusion
À l’occasion de la Journée mondiale des moustiques, reconnaissons l’importance de mettre fin au paludisme et aux autres maladies à transmission vectorielle au Malawi, en particulier dans des régions comme le système d’irrigation de la vallée de Shire. En mettant en œuvre des stratégies globales de lutte contre les moustiques, en sensibilisant et en favorisant la participation communautaire, nous pouvons œuvrer pour un avenir sans paludisme au Malawi. Ensemble, nous pouvons avoir un impact significatif en réduisant le fardeau du paludisme et en améliorant la santé et le bien-être de la population du Malawi.
Lié à : Santé et bien-être, projet de lutte contre les vecteurs de la Shire Valley (Shire-Vec)